GESTE 1 : TROQUER - RENÉGOCIER

Échange lettre contre morceau de vie. Le collectif & propose aux détenus rencontrés ses services d'écrivain public. Pour les besoins d'une lettre d'amour ou d'une lettre au juge d'application des peines, des pans d'existence se révèlent. 

Échange rap contre morceau de vie. Face à la perplexité de Mathis (15 ans), Jahir (16 ans), et Gabriel (17 ans), quant à l'intérêt d'un service d'écrivain public, le collectif &. invente un autre mode d'échange en actes, et se met au rap. 

GESTE 2 : ENQUÊTER / RECONTEXTUALISER

L'ascenseur carcéral : Récit de vie Vs chiffres et lois. Troublé par les concordances de parcours entre ado et adultes incarcérés, le collectif &. confronte statistiques du ministère de l'intérieur et historique des lois sur la justice des mineurs. Et conclut à la nécessité d'une conférence fictionnée sur l'ascenseur carcéral.

L'enfermement, une spirale. La preuve par Fibonacci. Troublé par les concordances entre spirale de la réclusion et spirale de Fibonnacci, le collectif &. étudie l'assemblage des écailles d'ananas et de pommes de pin pour décortiquer l'engrenage : plus on fait de prison, plus on retourne en prison.

GESTE 3 : COMPOSER / RECOMPOSER

Composer. Le 13 septembre 2016, à la Brèche, de Cherbourg, le collectif &. remet l'absurdité du système carcéral (en conférence) face à la beauté brutale de mots d'incarcérés (projetés en 4x3), invite des femmes de détenus à dénoncer en direct leur condition "d'enfermées dehors", et cherche un exutoire en passant par le cabaret-rap.

Recomposer avec les mots. Au parloir, les détenus nous parlent d'amour et d'avenir, de la prison et des petites philosophies qui vont avec. Sur scène, le collectif &. recrée en projection des témoignages à la première personne, où la parole de l'un enchâsse la bribe de vie d'un autre.

Dire en voix et en corps. Angela Laurier fait cabaret avec les raps écrits pour Mathis (15 ans), Jahir ( 16 ans), et Gabriel (17 ans). Les deux semaines précédentes, elle avait mené des ateliers avec eux en détention. 

Témoigner. Entre deux raps, Neïla et Sandrine, femmes de détenus rencontrées à la sortie de la maison d'arrêt, sont invitées à raconter face au public les relations sexuelles au parloir, la duplicité des matons dans ces circonstances, les mesures de rétorsion pour empêcher l'arrivée des courriers, la permission de sortie refusée à l'heure de l'accouchement. 

Publié le :

1 janvier 1970